Bouvier Bernois
L’écrivain bernois, Albert Bitzius, alias Jeremias Gotthelf, a écrit à propos d’un Bouvier Bernois nommé Bäri dans l’un de ses ouvrages : « C’est un chien remarquable, possédant une force de lion et doué d’une intelligence humaine. En sa présence, nul qui tenait à sa vie ne se serait avisé de porter la main sur Michels qui, pour cette raison, l’aimait comme un frère jumeau. »
Le Bouvier Bernois, autrefois nommé Dürrbächler (chien de Dürrbäch qui est un village situé dans le canton de Berne) est sans doute la plus connue des races de Bouviers Suisses.
Lors de fouilles dans un village lacustre au bord du lac de Zurich, furent découverts, en 1924, des crânes de chiens comparables à celui du Bernois.
Margret Bärtschi, indique « Le seul fait certain à retenir, c’est que ces chiens existaient dans nos régions déjà quatre mille ans avant J.C. et qu’à une époque située entre 1 000 et 600 avant J.C., l’on trouvait ici des chiens de la taille du Bouvier Bernois ».
Les Suisses à partir de cette race de chiens imposants qu’étaient les chiens de Dürrbäch effectuèrent divers croisements au cours des siècles pour parvenir au Bernois actuel.
L’origine de cette évolution se situe au Moyen Age. A cette époque, la riche région des Préalpes attirait les vagabonds, mendiants, voleurs. On sélectionna donc des chiens aptes à protéger les habitants et leurs biens mais également capables d’aider à la garde des troupeaux de bovins très nombreux dans cette région.
Au milieu du XIXe siècle, le Bouvier Bernois en raison de sa force, devint un chien de trait. On l’attelait à une petite charrette dans laquelle se trouvaient les bidons de lait que l’on devait transporter à la fromagerie.
Le Bouvier Bernois devint moins populaire lors de la seconde moitié du XIXe siècle en raison de l’industrialisation. La race déclinait également à cause des nombreux croisements effectués avec des Léonbergs et des Terre-Neuve qui étaient régulièrement importés en Suisse.
Après la création de la première association cynologique suisse (la Berna) en 1899, eut lieu l’exposition canine de 1902 où furent rassemblées plus de 320 chiens de différentes races. La race des Dürrbächlers (ancien nom du Bouvier Bernois) fut remarquée. Dans un article d’un journal local on pouvait lire : « Cette exposition comportait même une classe d’essai. C’était celle des Dürrbächlers, un type de chien qui joue, dans le canton de Berne, à peu près le même rôle que celui que joue, dans le canton d’Appenzell, le Bouvier du même nom ».
En 1904, un restaurateur de Berne, Fritz Probst, organise une nouvelle exposition où furent présentés 6 Bouviers Bernois.
Le professeur Heim, également éleveur de Terre-Neuve, tomba sous le charme des Bouviers Suisses.et décida de leur donner davantage de popularité. Il renforça les qualités de la race et inculqua aux éleveurs que le Bernois ne devait pas avoir la truffe fendue, comme cela se produisait chez certains chiens.
En 1907, le Club Suisse du Chien de Dürrbäch fut fondé.
En 1908, 22 Dürrbächlers furent présentés au professeur Heim, devenu juge officiel. Il nomma la race : Bouvier Bernois. Ce qui permit de l’insérer dans la famille des Bouviers suisses tels les Bouviers d’Appenzell, Bouviers de l’Entlebuch, Grands Bouviers Suisses. Mais ce n’est qu’en 1913 que cette nouvelle appellation devint officielle.
Le Bouvier Bernois est tricolore mais savez-vous pourquoi c’est la couleur noire qui prédomine ?
Une superstition qui date de la Renaissance semble être à l’origine de cette sélection de chiens sombres. En effet, les habitants de la région de Berne croyaient que le noir éloignait les mauvais esprits.
Livre : "Der Berner Sennenhund" (le Bouvier Bernois) de Margret Bärtschi - Editeur : Mueller Rueschlikon Verla. Date de parution : février 2005.